En France, près d’un client sur deux est concerné par les hausses récentes des prix du gaz. Parmi eux, 3,2 millions sont titulaires d’un contrat au tarif réglementé de vente de gaz et 2 millions ont souscrit une offre de marché indexé sur ce même tarif.

Le tarif de vente réglementé du gaz du principal fournisseur historique Engie, connait de très fortes hausses successives ces derniers mois  :

• juillet : +8,9 %
• août : +4,8 %
• septembre : +7,9 %
• octobre : +12,6 %

Ces hausses successives ont conduit le gouvernement à bloquer ce tarif jusqu'à la fin de l'année 2022.

Le tarif de vente réglementé est calculé en additionnant différentes briques de coûts.

1. Le coût d’approvisionnement ou coût de la molécule de gaz, est révisé tous les mois. Il reflète la variation des prix du gaz sur les marchés européens et mondiaux. Le calcul réalisé par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), repose sur une formule complexe qui prend en compte différents indices de prix de marché ;

2. Les taxes (et contributions) ;

3. Des coûts dit hors approvisionnement, réévalués au 1^er juillet de chaque année. Ces derniers représentent le coût d’accès aux infrastructures – distribution, transport, stockage – mais également celui de la commercialisation lié principalement à la gestion de la clientèle.

C’est le résultat de l’équilibre entre l’offre et la demande de gaz… dans le monde.

Sur le marché français, les prix enregistrent des niveaux records chaque jour depuis plusieurs mois. Ils ont atteint jusqu’à 70 €/MWh en septembre, des niveaux 3 à 4 fois supérieurs aux niveaux enregistrés au début de l’année 2021.

La reprise économique post-covid est là ! La demande de gaz a fortement augmenté pour répondre aux besoins des industriels en Europe, en Amérique du Nord mais surtout en Asie. La consommation de gaz est également soutenue pour alimenter la production d’électricité. La Chine est devenue cet été le premier pays importateur de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) … Très peu de méthaniers ont accosté en Europe ces derniers mois. Les acteurs du marché ont préféré livrer leurs cargaisons à des prix plus élevés en Asie.

A noter également, qu’en France, la demande de gaz a été particulièrement forte en mars, avril, mai… en raison des températures inférieures à celles de saison. La demande de gaz française est restée importante tout l’été afin reconstituer les stocks, essentiels pour passer l’hiver. Certains pays, comme le Royaume-Uni et l’Allemagne, n’ont d’ailleurs toujours pas reconstitué leurs stocks à des niveaux suffisants …ce qui pourrait accentuer la tensions sur l’offre de gaz dans les mois à venir. A fin août, le niveau des stocks en Europe était de 68% contre plus de 90% en 2019 et 2020.

Du côté de l’offre, les  pays producteurs comme la Norvège, premier pays fournisseur de gaz pour la France, n’ont pas pu accroitre leur production pour répondre aux importants besoins européens. La Russie, pays clé dans l’approvisionnement du marché, ne fournit pas assez de gaz pour réduire les tensions actuelles. Des problèmes de maintenance sur des sites de production de gaz en mer du Nord ou en Algérie ont réduit l’offre ces dernières semaines.

L’offre a donc du mal à satisfaire la demande ce qui explique les niveaux records de prix du gaz.

Le gaz reste une énergie compétitive car la plupart des énergies connaissent des hausses de prix records.

Si on compare la facture moyenne d’un client « chauffage » sur les 15 dernières années dans une maison, le client équipé d’une chaudière gaz aura réalisé au moins 20% d’économie sur l’ensemble de ses factures par rapport au client qui aurait opté pour l’une des principales solutions de chauffage alternatives.

Par ailleurs, si les tarifs de vente du gaz évoluent chaque mois, ceux de l’électricité ne sont révisés que deux fois par an.

Les prix de marché de l’électricité, comme ceux du gaz, ont atteint en septembre des records sans précédent. Concernant les tarifs de l'électricité, qui devaient connaître une augmentation aux alentours de 12 % en début d'année prochaine, le gouvernement a indiqué le 30 septembre limiter cette hausse à 4% en 2022.

<sup>*Hypothèses de calcul et sources : Maison individuelle construite en 1985, de surface indicative 100 m²,
- Consommations énergétiques de chauffage et eau chaude selon méthode 3CL-DPE : basées sur besoins annuels types RT1982 calculés selon énergie de chauffage (100 kWh/m² en électricité, 107 kWh/m² pour les combustibles, 18 kWh/m² pour l’ECS toutes énergies) et rendements globaux des équipements installés (convecteurs NFC + cumulus > 15 ans en électricité, chaudière > 15 ans pour les combustibles, eau chaude instantanée en gaz naturel et propane, accumulée en fioul).</sup>

^{- Factures énergétiques basées sur les consommations de chauffage et eau chaude (abonnement inclus pour le gaz naturel, différentiel d'abonnement 12 kVA heures creuses / 6 kVA base inclus pour l'électricité), hors autres usages, hors frais de maintenance.
Prix des énergies : moyennes annuelles des tarifs réglementés pour le gaz naturel et l’électricité (source : site Energie-Info du Médiateur National de l’Energie), moyennes annuelles des prix disponibles sur la base de données Pégase (MTES/SDES) pour le fioul et le propane (prix d’octobre à décembre 2021 manquants pour ces deux énergies et supposés égaux aux prix constatés en septembre 2021).}