Baisser le chauffage, diminuer le temps passé sous la douche… C’est la petite musique qu’on entend de plus en plus en conséquence du conflit en Ukraine et de la crise énergétique. Ces petits gestes du quotidien doivent permettre d’éviter d’avoir recours au délestage, un dispositif prévu par la loi qui s’inscrit dans une logique de solidarité.
Le gouvernement précise que « c’est un dispositif de dernier ressort » et un décret vient d’être émis afin d’en préciser les contours.
Le but est d’économiser nos réserves de gaz, en mobilisant les particuliers mais aussi les grands industriels. Idem côté administration, les mairies, les écoles et les autres services publics sont incités à « baisser d’un degré » la température du chauffage, par l’exécutif.
Le délestage, de quoi parle-t-on ?
Dans des circonstances exceptionnelles, le gouvernement peut émettre un ordre de délestage. C’est-à-dire qu’il demande aux clients à forte consommation de réduire ou d’interrompre momentanément leur consommation afin de préserver l’alimentation en gaz des particuliers et des sites exerçants des missions d’intérêt général (MIG).
Il y a plusieurs degrés dans le délestage, cela va de la diminution importante de consommation en moins de 2h jusqu’à l’arrêt de la consommation de gaz, c’est-à-dire la suppression momentanée et planifiée de la fourniture de certains consommateurs.
Qui est concerné ?
En priorité 5000 sites industriels dont la consommation annuelle de l'année N-1 est supérieure ou égale à 5 GWh /an. Cette mesure, si elle était mise en œuvre, permettrait de préserver par exemple les particuliers, les hôpitaux, les écoles ou les armées.
La procédure est enclenchée avec une enquête de la part du gestionnaire du réseau de gaz leurs demandant plusieurs informations comme leurs activités ou les conséquences économiques qu’ils subiraient en cas de réduction ou d’arrêt de leur consommation de gaz, ainsi qu’un moyen de contact pour leur transmettre à tout moment un ordre de délestage. Ils devront répondre avant le 8 juillet prochain, faute de quoi ils risquent une amende et seront considérés automatiquement comme des sites à délester en priorité.
Avant de mettre en œuvre une mesure exceptionnelle comme celle-ci d’autres options sont disponibles. A savoir le stockage, les achats groupés avec d’autres pays d’Europe, et la diversification des approvisionnements. Les Etats-Unis se sont récemment engagés à la livraison de 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié cette année. Autre piste à plus long terme : l’amélioration des terminaux de stockage de GNL, notamment en Espagne.
Pourquoi on en parle ?
Pour préserver nos stocks et éviter une tension d’approvisionnement. Renforcer le mécanisme de délestage permet de responsabiliser les Français face à la consommation de gaz et ainsi éviter une rupture des stocks de gaz.
Le délestage est donc un dispositif d’urgence, avec l’interruptibilité. Ce dernier est régi par un contrat dans lequel le contractant s’engage à plafonner sa consommation de gaz à un seuil fixé dans le contrat.
Quel est le rôle de GRDF ?
GRDF, dans sa mission de distributeur, est prêt à répondre à toute demande de délestage. Le risque de coupure est néanmoins très faible pour les clients particuliers car le processus de délestage assure qu’ils soient les derniers impactés en cas de rupture d’approvisionnement.
Pour aller plus loin...
Comment nous ferons face à la demande de gaz cet hiver
Le scénario du délestage reste peu probable car les stocks de gaz français sont pleins. Malgré tout, il est important de prêter attention à sa consommation car « plus que jamais, la meilleure énergie sera celle que l’on ne consommera pas ». Retrouvez des informations complémentaires dans cet article.