COP26
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[Décryptage] COP26 : un accord peu ambitieux qui cible pour la première fois les énergies fossiles

La COP26 (Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) s’est achevée le 12 novembre à Glasgow sur un accord qualifié de décevant par les observateurs. Ce sommet international a aussi été l’occasion de mettre l’accent sur les émissions de méthane.

Que peut-on retenir des décisions prises et comment agit d’ores et déjà avec la filière gazière ?

Un accord en demi-teinte qui confirme l’urgence à agir

On l’a beaucoup entendu à l’issue de la COP26 : les engagements pris par les 196 états réunis à Glasgow pendant 15 jours sont tout à fait insuffisants pour respecter les objectifs fixés dans l’Accord de Paris de 2015, soit réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C d’ici la fin du siècle. À moyen terme, les engagements actuels conduiraient même à une augmentation des émissions de GES à 2030 alors qu’il faudrait les réduire de 45 % à cette échéance. La question même de la mise en œuvre des actions annoncées reste un enjeu de taille.

À mettre au crédit de cette COP cependant, une révision accélérée des plans nationaux prévue dès 2022 pour les mettre en adéquation avec les objectifs de long terme, le lancement d’un certain nombre d’initiatives de coopérations internationales et multi-acteurs (sur la déforestation, le méthane, la transition du charbon, le transport etc.) de nature à accélérer la réduction des GES, la finalisation de règles pour faire fonctionner les nouveaux marchés carbone prévus par l’Accord de Paris et une prise de position inédite sur les énergies fossiles.

En point d’entrée des négociations : un rapport alarmant du GIEC

Si l’Accord de Paris reste le socle, en tant que 1er accord universel sur le climat, des échanges de ces sommets internationaux, les négociations de la COP 26 se sont déroulées avec en toile de fond le dernier rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) publié en août 2021. Ce rapport tire la sonnette d’alarme : il démontre en effet que la température moyenne globale a déjà augmenté de +1,1°C par rapport à l’ère préindustrielle et que la concentration atmosphérique en CO2 s’est encore accentuée, ce qui, au rythme actuel, fera très probablement dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement dans les 20 prochaines années.

Les énergies fossiles, et tout particulièrement le charbon, pointées du doigt

Parmi les décisions importantes prises durant la COP26, les énergies fossiles sont pour la première fois mentionnées dans le texte de conclusion du sommet dans lequel il est fait mention de la suppression progressive des subventions aux énergies fossiles.

Le charbon est le premier visé dans cette mention qui appelle à réduire progressivement la production électrique à base de charbon sans capture et stockage de carbone. Un accord sur la fin du financement à l’étranger des projets d’exploitation d’énergies fossiles sans captation de CO2 dès 2022 a par ailleurs été signé par 39 pays dont les États-Unis et le Canada.

Le méthane est, quant à lui, cité pour la première fois : alors que le GIEC avait mis l’accent sur le méthane, deuxième gaz le plus contributeur à l’effet de serre après le CO2, lors de son rapport paru au mois d’août, l’accord « invite » explicitement les pays à réduire les émissions des GES autres que le CO2, en particulier le méthane.

Chiffres clés émissions de méthane

Les émissions de méthane en quelques chiffres 

Réduction des émissions de méthane : des engagements internationaux concrets

À l’issue de la COP26, plus de 100 pays représentant 50 % des émissions mondiales de méthane - dont la France - ont rejoint le Gobal Methane Pledge, initiative lancée par les États-Unis et l’Union européenne en septembre 2021. Cet engagement mondial ambitieux, qui vise à réduire les émissions de méthane liées à l’utilisation des énergies fossiles de 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020, est le premier en la matière.

Des opérateurs gaziers engagés pour réduire l’impact environnemental de leur secteur

Les émissions de méthane proviennent de sources diverses : agriculture, élevage, déchets mais aussi bien sûr de la filière énergétique gazière qui est particulièrement visée. C’est pour cela que GRDF et les autres gestionnaires d’infrastructures gazières sont déjà engagés dans des objectifs ambitieux.

Depuis 2020, GRDF s’est associé au « Oil & Gas Methane Partnership (OGMP) 2.0 », partenariat lancé par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) avec le soutien de la Commission européenne. Son objectif est d’accompagner les entreprises du secteur gazier et pétrolier dans leur engagement à réduire les émissions de méthane liées à leur activité. Les principales infrastructures gazières françaises ont conjointement souhaité s’associer à cette démarche pour acter les efforts déjà réalisés par la filière et renforcer leurs objectifs en la matière.

Contribution des principales infrastructures gaz aux émissions de Gaz à Effet de Serre de la France en 2016

Contribution des principales infrastructures gaz aux émissions de Gaz à Effet de Serre de la France en 2016

Sources : Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde 2020 ; CITEPA - Rapport SECTEN avril 2019 ; Elengy, GRDF, GRT gaz, Storengy, Teréga , Empreinte carbone moyenne d'un Français : 11,2 tCO2eq - CGDD - janvier 2020 ; Consommation de gaz en France (Perspectives gaz 2018).

À travers leurs stratégies de décarbonation, Elengy, GRDF, GRTgaz, Storengy et Teréga visent une réduction de 45 % de leurs émissions de méthane. Et plus globalement, sur une réduction de leurs émissions de GES et de l’impact environnemental de leurs activités.  

En 2016, les émissions de méthane liées aux infrastructures gazières en France représentaient 0,26 % des émissions totales nationales de GES et en volume, moins de 0,2 % de la consommation de gaz en France. Grâce aux actions continues mises en place pour détecter et réduire les émissions fugitives, maitriser et abaisser les émissions opérationnelles et prévenir les incidents, les émissions de méthane liées aux infrastructures gazières ont déjà diminué de 15 % entre 2016 et 2019.

Par ailleurs, la filière gazière contribue très fortement au développement des gaz renouvelables en France, gaz qui permettent de réduire les émissions de méthane d’autres secteurs d’activités comme l’agriculture ou bien les déchets. Cette dynamique s’appuie sur des filières en phase de déploiement industriel (méthanisation) ou d’émergence (pyrogazéification, gazéification hydrothermale) qui produisent du gaz renouvelable à partir de matières agricoles ou de déchets domestiques et industriels. Ainsi, selon l’étude « Un mix de gaz 100 % renouvelable d’ici 2050 ? » conduite par l’Ademe en 2018, une demande de gaz de 276 à 361 TWh en 2050 pourra être satisfaite en intégralité par du gaz renouvelable et ainsi contribuer à l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. 

Revoir la conférence « Décryptage du rapport du Giec et des négociations climat avec le WWF » du 24 novembre.

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GRDF - Chiffres clés

Sites de méthanisation en injection

673

dont raccordés au réseau GRDF

561

Capacité totale installée de biométhane

12,1TWh/an

Equivalent logements neufs chauffés

3 031 250

Période de référence : mars 2024