Aujourd’hui le prix de l'énergie se rappelle à nous, souvent de manière douloureuse, et nous indique aussi que, en France et en Europe, l'autonomie énergétique devient une vraie réalité, vis à vis des pays tiers et on ne peut pas rentrer dans ce que l'on peut considérer comme une forme de chantage à l'énergie. La France, vous le savez, importe, plus de 18% de son gaz de Russie, l'Union Européenne s'est finalement saisie de cette situation, le plan RePower EU qui va être présenté fin juin, a annoncé le doublement de ses objectifs de production de biométhane pour atteindre 35 milliards de mètres cubes de biogaz.

La région Grand Est s'est engagée vraiment de manière forte dans le développement de la production de biogaz vers la méthanisation. C'est un engagement durable. Je pense franchement en toute modestie que nous avions peut-être un petit coup d'avance puisque nous sommes probablement la première région de France en termes de production, c'est une stratégie affirmée et nous voulions, à travers effectivement ce rendez-vous, la confirmer.

Pour moi, il n'y a pas de secteur agricole d'un côté et l’autre secteur économique de l'autre, le secteur agricole est partie prenante de la politique économique de notre région. Et c'est donc naturellement que toutes les initiatives de valorisation des déchets agricoles pour produire du biogaz ont émergé petit-à-petit à l’initiative d’ailleurs de certains pionniers dès 2010.

Moi, je ne milite pas aujourd'hui pour des gros projets massifs à 50 agriculteurs. Je pense que c'est plutôt des projets raisonnés, raisonnables, en lien avec les organisations consulaires, la Chambre d'agriculture qui est un partenaire particulièrement important.
Il faut des petites unités disséminées un peu partout sur le territoire, ça engage aussi fortement le contenu de ces unités de méthanisation et là aussi il faut qu’il y ait une stratégie qui soit discutée. Nous avons aujourd'hui plus de 200 unités de méthanisation et je crois, plus de 170 encore qui souhaitent voir le jour.

Il y a finalement deux facteurs essentiels c'est à mes yeux la compétitivité et l'acceptabilité. Je viens de le démontrer et je crois que tout cela s'inscrit finalement dans une logique qui est de faire d'une pierre 3 coups. 1, verdir notre mix énergétique, 2, il faut réduire cette dépendance énergétique vis-à-vis des pays extérieurs à l'Union européenne et 3, et c'est important pour leur quotidien, c'est redonner du pouvoir de vivre aux agriculteurs, à la fois dans une diversification de leur production vers une agriculture nourricière qui se renouvelle et vers une agriculture qui est aujourd'hui en capacité de fournir également de l'énergie.