Un projet innovant qui nécessitait des évolutions réglementaires
C’est une véritable bouffée d'air frais pour la jeune start-up Qairos Energies qui propose une technologie innovante de gazéification de la biomasse pour produire de l’hydrogène vert et du biométhane. Qairos Energies a obtenu l’accord de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE), dans le cadre du bac à sable réglementaire, pour lancer cette expérimentation. La parution de deux décrets qui permettent l’injection de biogaz produit par gazéification de chanvre permettent à Qairos Energie de lancer l’expérimentation :
- le décret du 30 septembre 2021 élargit la notion de biogaz à tout type de biomasse qui était jusqu’ici limité aux biogaz issus de la méthanisation agricole,
- le décret du 1er octobre qui, quant à lui, instaure des contrats d'expérimentation pour l'achat de ces nouveaux biogaz.
Des études pour calculer l’empreinte carbone
Dans le cadre de ce partenariat, une étude d’analyse du cycle de vie sera également réalisée. À la demande des deux co-signataires, l'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) va initier un bilan des émissions de gaz à effet de serre ainsi qu'un bilan carbone du processus de production : de la graine de chanvre aux molécules de gaz vert injecté dans le réseau. Cette étude à destination de l'Etat mais également du grand public, permettra de rendre pérenne et de développer le concept novateur défendu par Qairos Energies et soutenu par de nombreux partenaires.
La gazéification est un procédé thermochimique à haute température (entre 800 et 1 400 °C) qui permet de valoriser des intrants variés tels que la biomasse sèche, les combustibles solides de récupération ou les déchets de bois. Le gaz vert produit peut être directement injecté dans les réseaux gaziers.
Le chanvre offre de nombreux bénéfices écologiques
La culture du chanvre présente sur les jachères, offre de nombreux bénéfices écologiques : peu gourmande en eau, c’est aussi une plante particulièrement résistante qui ne nécessite pas l’utilisation d’engrais ou de produits phytosanitaires.
Réimplanter plus massivement le chanvre en Sarthe et plus généralement en France, c’est également développer des liens complémentaires entre l’agriculture et l’industrie et de ce fait, créer de nouvelles filières locales à forte valeur ajoutée dans les domaines industriels (textile, fibres et papiers techniques, matériaux biosourcés), alimentaires (graine, huile tourteaux), médicaux (valorisation de la fleur de chanvre en Cannabidiol [CBD]) et énergétiques (production de chaleur, de méthane de Synthèse et d’hydrogène renouvelable) en France.