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Mieux comprendre la hausse des prix des énergies

Pour mieux comprendre la crise énergétique actuelle, la hausse des prix des énergies et ses impacts, découvrez un condensé des enjeux expliqués en quelques phrases.

Pourquoi la crise énergétique actuelle se traduit-elle par une hausse des prix ?

La crise énergétique que nous connaissons aujourd’hui se caractérise par une hausse importante des prix des énergies, en particulier du gaz et de l’électricité en Europe. Elle est le résultat d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Cette crise a débuté avec la reprise des activités post-Covid après une baisse de la consommation mondiale durant la pandémie. Elle s’est renforcée avec la guerre en Ukraine et l’arrêt des livraisons de gaz russe aux pays européens. Les prix ont atteint des niveaux historiquement élevés car l’offre en énergie s’est difficilement ajustée à la forte demande des consommateurs industriels du monde entier.

Peut-on parler de particularités françaises dans cette crise ?

Des tensions inédites sur la production électrique française liées à l’état du parc nucléaire et à la faible disponibilité de l’hydraulique sont venus s’ajouter à ce contexte global. En 2022, pour la première fois depuis plus de 40 ans, la France est devenue importatrice nette d’électricité. Ces achats accrus d’énergies auprès d’autres pays conduisent à une augmentation des prix de l’électricité sur les factures des particuliers et des entreprises.

Le prix de l’électricité en France dépend-il uniquement des prix du gaz ?

Non, la hausse des prix de l’électricité en France ne dépend pas que des prix du gaz.

L’électricité est en effet produite à partir de plusieurs sources : nucléaire, hydraulique, gaz, éolien, photovoltaïque. Chacune a un coût différent. Les fournisseurs achètent leur électricité sur le marché de gros. Les électrons mis sur le marché sont produits en activant la centrale la plus abordable jusqu’à recourir aux centrales aux coûts de production les plus élevés, c’est-à-dire au coût de la dernière unité produite. Les différentes centrales sont ainsi « appelées » chacune leur tour, de la moins chère à la plus coûteuse. Ainsi, les prix de l’électricité sont définis sur la base de la dernière centrale productrice d’électricité appelée, donc la plus chère, pour garantir l’offre et la rentabilité de leur production.

schéma des centrales appelées
Source : Terra Nova, "Décorréler les prix de l'électricité de ceux du gaz : missions impossible ?", Nicolas Goldberg

Aujourd’hui, les centrales à gaz sont souvent les dernières appelées à produire de l’électricité et sont les plus chères du fait de la hausse des prix du gaz... Mais si les prix de l’électricité atteignent depuis des mois des niveaux records en France, c’est également en raison de l’incertitude importante sur l’offre d’électricité et la capacité de production du parc nucléaire français.

À quoi sert le fameux « bouclier tarifaire » ?

Face à la hausse des prix de l’énergie, l’État a instauré depuis novembre 2021 un bouclier tarifaire qui gèle les prix des tarifs réglementés de vente du gaz et de l’électricité (TRV) et protège les consommateurs. Il y a bien des hausses de prix pour le consommateur (15 % le mois dernier) mais sans ces mesures, elles auraient été sur la même période de 61 % pour le gaz et de plus de 99 % sur l’électricité.

Prix spot électricité Baseload France
Source : Epex Spot

A-t-on une idée de la tendance sur les prix des énergies ?

Depuis plusieurs semaines, les prix du gaz sont en baisse et s'établissent autour de 50 €/MWh. Ce recul des prix s’explique par la douceur des températures et par le niveau des stockages de gaz en France qui reste élevé, ce qui permet de moins importer. Cependant, les prix des énergies ne redescendront probablement pas aux prix d’avant crise rapidement (environ 30 €/MWh) car l’offre en gaz a baissé depuis l’arrêt des livraisons de gaz russe vers l’Europe et des incertitudes pèsent fortement sur la demande au niveau mondial. Du fait de l’augmentation des besoins, les prix de l’électricité pourraient connaître une augmentation continue en raison des investissements importants à réaliser tant pour augmenter les moyens de production (nucléaire et renouvelables) que moderniser le réseau. Les prix se situent aujourd’hui aux alentours de 150 €/MWh, contre un pic aux alentours de 733 €/MWh au plus fort de la crise.

Comment s’adapter à cette crise énergétique et à ces hausses des prix ?

Nous devons nous habituer à de nouvelles façons de consommer, en particulier grâce à des actions de sobriété et d’amélioration de l’efficacité énergétique. Des équipements plus performants contribuent également à réduire les consommations. En effet, changer un ancien équipement pour un équipement plus récent comme la chaudière Très haute performance énergétique par exemple permet d’économiser immédiatement 30 % d’énergie.  Le but étant de permettre une meilleure maîtrise des consommations d’énergies, donc une baisse de la demande et à terme une baisse des prix sur les factures des consommateurs.

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