En Île-de-France, la valorisation des biodéchets en gaz vert change d’échelle
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En Île-de-France, la valorisation des biodéchets en gaz vert change d’échelle

Le tri et la collecte des biodéchets s’intensifient en Île-de-France quelques mois avant l’obligation du tri à la source pour tous qui prendra effet le 1er janvier 2024.

Rappelons que les biodéchets regroupent principalement les déchets alimentaires comme les restes de cuisine et de repas ou les produits périmés non consommés et les déchets dits « verts », dont les feuilles mortes ou les pelouses tondues par exemple. Comment les valoriser en Île-de-France, région particulièrement urbanisée ? Réponse avec Marie-Pierre Niel-Tran, directrice territoriale adjointe Île-de-France Est et référente « biodéchets » Île-de-France de GRDF.

Marie-Pierre Niel-Tran, directrice territoriale adjointe Île-de-France Est et référente « biodéchets » Île-de-France de GRDF

Qu’apporte la méthanisation au traitement des biodéchets ?

Si une partie de ces déchets peut être évitée grâce à la lutte contre le gaspillage alimentaire, le reste de biodéchets peut et doit être valorisé. Méthanisation et compostage centralisé sont les deux modes de valorisation organique des déchets alimentaires collectés en grandes quantités. Mais la méthanisation permet d’ouvrir la voie de la valorisation énergétique en plus de la valorisation organique. Ainsi, la méthanisation de ces biodéchets offre une double opportunité au profit de la décarbonation des territoires.

Quels sont les enjeux du tri, de la collecte et de la valorisation des biodéchets en Île-de-France ?

Selon l’ORDIF (Observatoire Régional des Déchets en Île-de-France), on estime le gisement des déchets alimentaires à un million de tonnes produites en Île-de-France. En 2021, seulement 65 000 tonnes de déchets alimentaires ont été collectées, dont 95 % issus d’activités professionnelles. Une large part des biodéchets échappe donc encore à toute forme de valorisation ! Les filières de traitement des biodéchets doivent encore se structurer. Notamment en travaillant à améliorer la gestion de proximité, la massification et la préparation. En effet, l’enjeu est de détourner le gisement important de biodéchets présents dans les ordures ménagères en le redirigeant vers des solutions de filières de gestion vertueuses, comme la méthanisation. À l’horizon 2026, les unités de méthanisation franciliennes existantes ou en projet pourront absorber 50 % du gisement mobilisable francilien.

Indiscutablement, les biodéchets sont l’énergie de demain ! D’ici 2026 en Île-de-France, les capacités de méthanisation des biodéchets auront triplé et 16 unités de méthanisation valoriseront les biodéchets.

Marie-Pierre Niel-Tran, directrice territoriale adjointe Île-de-France Est et référente « biodéchets » Île-de-France de GRDF

Où en est-on aujourd’hui dans le traitement des biodéchets par les collectivités ?

Afin de mettre en place le tri à la source des déchets alimentaires des ménages dans toute la France d’ici au 1er janvier 2024, il revient à chaque collectivité d’étudier et d’identifier les solutions les plus pertinentes pour collecter les déchets alimentaires. Les collectivités s’organisent : prévention, tri à la source, gestion de proximité, collecte séparée… Non seulement, elles étudient comment valoriser en ressource énergétique le potentiel des biodéchets mais elles développent de façon opérationnelle des solutions de proximité sur leurs territoires pour favoriser l’économie circulaire.

À titre d’exemple, nous avons lancé en fin d’année dernière avec France Nature Environnement Île-de-France et l’association Pik Pik Environnement des actions d’information et de sensibilisation au tri des biodéchets auprès des commerçants du marché de la Place de la Réunion dans le 20e arrondissement de Paris. L’objectif était de sensibiliser et d’accompagner les commerçants présents dans le tri et la collecte des déchets alimentaires pour les valoriser notamment à travers la méthanisation, un moyen vertueux qui permet à la fois de produire du gaz renouvelable mais aussi un retour au sol de la matière grâce au digestat (résidus issus de la méthanisation des déchets organiques).

De plus, trier et collecter les biodéchets permet à la collectivité de contribuer activement à l’indépendance énergétique des territoires.

Biodéchets

De quelle façon GRDF accompagne la démarche de valorisation en gaz vert des biodéchets en région Île-de-France ?

Le rôle de GRDF est d’accompagner les collectivités à relever ce défi pour leurs territoires en les aidant à valoriser les biodéchets via la méthanisation. Nos déchets alimentaires alimentent déjà les méthaniseurs franciliens pour produire du gaz vert, une énergie renouvelable et vertueuse puisque produite localement en circuit court. Et, avec la mise en place de la réglementation, cela va s’intensifier. Le maillage des unités de méthanisation sur l’ensemble du territoire d’Île-de-France est essentiel pour répondre au besoin.

La méthanisation représente une formidable solution de valorisation locale et permet aussi le développement d’emplois non délocalisables. En résumé, une filière d’avenir !

GRDF accompagne également les collectivités de la région en les informant sur les leviers de mobilisation autour d’un projet, les acteurs à solliciter, les opportunités en matière de production d’énergie renouvelable. Nous facilitons la mise en œuvre du tri à la source jusqu’au montage de projets « biodéchets ». Nous le faisons à travers différents moyens : mise en relation, cofinancement d’études, appui méthodologique au montage de projets. Enfin, nos équipes rencontrent régulièrement les parties prenantes pour les sensibiliser à la méthanisation des biodéchets et aider à la mise en place de conditions favorables à la concrétisation de projets.

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GRDF - Chiffres clés

Sites de méthanisation en injection

673

dont raccordés au réseau GRDF

561

Capacité totale installée de biométhane

12,1TWh/an

Equivalent logements neufs chauffés

3 031 250

Période de référence : mars 2024