Le 6 juillet dernier, les députés du parlement européen ont finalement approuvé la décision d’apposer au gaz, tout comme au nucléaire, le label « vert » et de le réévaluer dans leur taxonomie verte. Le but de l’Union européenne : aller vite pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La taxonomie va agir comme un véritable tournant pour les entreprises et les organisations publiques.

Pour tout comprendre de la taxonomie verte, retrouvez le décryptage dédié au sujet sur Act4gaz.

La déclaration de guerre à l’Ukraine par la Russie en février 2022, au début de la présidence française du conseil de l’UE, a relancé le débat autour de la dépendance aux énergies fossiles, en France et bien sûr en Europe. Pour affirmer son engagement dans la transition énergétique et sa volonté d’indépendance (aux énergies fossiles et aux importations depuis la Russie), le conseil de l’UE a approuvé le 18 mai dernier le plan RePowerEU. Celui-ci repose sur trois axes :

• développer un système énergétique intégré au niveau européen, fondé sur des énergies renouvelables ;
• renforcer les mesures d’efficacité énergétique en atteignant les ambitions du programme Fit for 55 (en référence à l’objectif de 55 % de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2030) ;
• diversifier les sources d’approvisionnement en gaz, notamment grâce à une augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et des importations par gazoduc de gaz non-russe.

L’objectif est donc double : à moyen terme, limiter la dépendance des pays européens au gaz russe et, à plus long terme, utiliser les gaz verts comme des leviers dans la transition énergétique. 

Pour accélérer le passage aux énergies renouvelables, plusieurs actions de valorisation des gaz verts sont mises en œuvre, reposant sur trois piliers.

Offre

• Augmentation de la part d’énergies renouvelable à 45 % d’ici à 2030, de la production de biométhane à 35 milliards de m³ et de celle d’hydrogène vert à 20 millions de tonnes ;
• diversification des sources d’approvisionnement

Demande

• Plus grande efficacité énergétique (- 13 % de la consommation finale d’énergie), notamment dans le secteur du bâtiment

Infrastructures

• 10 milliards d'euros prévus pour adapter l'infrastructure gazière au changement du flux de gaz de l’UE ;
• 29 milliards pour le renforcement des infrastructures électriques

Les propositions du plan RePowerEU pour le biométhane sont les suivantes :

• mettre en place une plateforme industrielle de promotion de la production et de l’usage du biométhane ; 
• intégrer le développement du biométhane dans les stratégies nationales, notamment par le prisme du développement rural et de la valorisation de l’agriculture ;
• étudier l’élargissement de l’utilisation du biométhane au cadre de la recherche et du développement (R&D), à destination de tous les usages (en priorité la mobilité) ;  
• créer des communautés d’énergie biométhane ;
• adapter les infrastructures ;
• réduire les contraintes liées aux démarches administratives ;
• favoriser les productions existantes de biométhane dans le processus d’injection au réseau

Le conseil de l’UE met à disposition 300 milliards d’euros pour la réussite du programme RePowerEU et de la transition énergétique, dans laquelle le gaz et les gaz renouvelables ont encore toute leur place.